Vulcain

Qui est Vulcain ?

     Du latin Vulcanus et du grec Héphaïstos, Vulcain est un dieu forgeron, maître du feu et protecteur des artisans.

Vénus et Vulcain :

     Selon la tradition, Vulcain serait le fils de Jupiter (du grec Zeus) et de Junon (du grec Héra), bien que certaines sources le disent né de Junon seule. Vulcain étant un dieu forgeron, il est le plus souvent représenté dans sa forge, sale, vieux, le corps usé par son travail très physique. Son apparence s’apparente à celle d’un artisan coiffé du pilos, c’est-à-dire d’un bonnet rond. Son habit est le plus souvent une tunique courte et large resserrée à la taille. Dans les représentations,il est souvent en train de se servir de son marteau ou de l’un de ses autres accessoires de forgeron et de travailler le métal.

Mathieu et Louis Le Nain, Vénus dans la forge de Vulcain, 1641, h/t, 150 x 116,8 cm, Reims, Musée Saint-Denis.

Mathieu et Louis Le Nain, Vénus dans la forge de Vulcain, 1641, h/t, 150 x 116,8 cm, lien image, Reims, Musée Saint-Denis.

De plus, il se distingue des autres dieux par sa boiterie, dont plusieurs explications sont données. Une première raison voudrait qu’il soit né boiteux, ce pourquoi Junon l’aurait rejeté et exilé en dehors de l’Olympe. Par la suite, Vulcain se serait vengé de Junon en lui fabricant un trône et en le lui offrant. Celui-ci étant magique, une fois sa mère assise, le trône la garda prisonnière. Cependant, le dieu Bacchus (du grec Dionysos), fils de Jupiter et de Sémélée, réussit à ramener Vulcain sur le mont Olympe. Une fois arrivé, il délivra Junon de son siège. Une deuxième raison nous est donné à travers divers récits qui, à l’inverse, mettent en avant un Jupiter en colère contre Junon. Vulcain, en voulant protéger sa mère, se serait attiré les foudres de son père. Celui-ci le bannit de l’Olympe en le lançant en dehors. Vulcain se serait alors fait soigné par des nymphes à Lemnos.

Malgré son apparence peu envieuse et son handicape, Vulcain est – paradoxalement – l’époux de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté. Selon les sources antiques, Jupiter, vexé de l’indifférence de Vénus à son égard et n’ayant pas réussi à se faire aimer de la Déesse, la punit en lui donnant pour époux Vulcain.

Un exemple de représentation : 

TINTORET , Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1550, Alte Pinakothek, Munich

TINTORET , Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1550, Alte Pinakothek, Munich

     Cette oeuvre de Tintoret est très célèbre, d’autant plus que l’historien de l’art Daniel Arasse dans son ouvrage On n’y voit rien. Descriptions, parut en 2005, fait une hypothèse tout à fait intéressante sur ce tableau.

En effet, pour lui le contexte de cette scène est davantage comique que morale. Si l’on observe cette composition, nous nous apercevons rapidement que Vulcain, ainsi que Mars sont ici tournés en ridicule. Ce mari trompé par Vénus, ne se rend pas compte que Mars est encore dans la pièce, caché sous le lit malgré les aboiements du chien symbole de la fidélité, mais dans ce cas symbole d’un amour adultère. Vulcain ne voit rien, ou du moins il ne voit qu’une chose, ce qui est en train d’être dévoilé à ses yeux, c’est-à-dire le sexe de sa femme.

L’explication de Daniel Arasse quant au miroir placé dans le fond de l’oeuvre est assez convaincante. Il nous dit que ce miroir nous montre le futur, ce qui va se passer juste après ce que nous voyons au premier plan. Ce miroir ne reflète pas le moment présent puisque les jambes de Vulcain sont dans la glace toutes les deux sur le lit, or ce n’est pas le cas, car Vulcain est tout juste en train de monter sur le lit pour rejoindre sa dulcinée. En effet, il semble aveuglé par le sexe de sa femme et se hisse sur le lit excité comme un satyre. Ainsi, Tintoret réussit à dépasser les sculpteurs en prouvant que la peinture est elle aussi capable de montrer un corps en trois dimensions, voir même d’aller plus loin en démontrant que la peinture est l’égale de la sculpture, et même la surpasse en présentant, comme c’est le cas ici, une dimension à la fois spatiale, mais également temporelle. Ce peintre de la Renaissance italienne donne une réponse au conflit qui règne entre les peintres et les sculpteurs, conflit appelé paragone.

De plus, pour cet historien de l’art, la présence de ce vase dans le tableau est ironique. Tintoret la représenté vide, transparent et placé près d’un amour endormi : Eros. Or, nous savons que le vase fait allusion au corps féminin et à la fécondité. La proximité entre Eros et ce vase vide peut suggérer la question de l’amour entre Vénus et Vulcain c’est-à-dire un amour éteint, absent, endormie dans le cas de Vénus malgré les pulsions du vieillard.

La présence de Mars indique le fond de la scène et amène le regard vers la forge de Vulcain. En effet, c’est par cette porte que Vulcain est entrée dans la pièce. La forge est le lieu où se trouve les fours ; or dans notre tableau, le four est vide et éteint, ce qui semble vouloir nous dire que Vulcain a beau s’agiter, leur amour est éteint, du moins pour notre déesse, cela pouvant expliquer son expression de gêne et de dégoût. Ainsi, le vase vide, Eros endormi et le four éteint sont autant de signes qui nous indique un amour mort.

Attributs : bonnet, outils de forge.

Sources : Homère, Iliade. Virgile, Enéide.

 

Bibliographie/Webographie :

ARASSE D., On y voit rien. Descriptions, Paris, Folio essais, 2005.

AGHION  I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Le grenier de clio. Vulcain. {En ligne} <http://mythologica.fr/grec/hephaistos.htm&gt; (consulté le 29/03/2014).

Dico perso. Vulcain. {En ligne} <http://www.dicoperso.com/term/adaeaeb1acaba660,,xhtml> (consulté le 30/03/2014).

Caroline Cohen.

 

 

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