Harmonie

Qui est Harmonie ?

     Du latin Harmonia, Harmonie est une figure mythologique peu représentée dans l’iconographie.

Origines et liens de parenté :

     Selon la tradition la plus répandue la naissance d’Harmonie serait le fruit de l’union de Mars et Vénus. Cette union interdite -comme nous l’avons vu dans l’article consacré à Mars- est un amour autant passionnel que contradictoire. En effet, l’union entre d’un côté le dieu de la guerre et de l’autre la déesse de l’amour et de la beauté, donnera naissance à un être incarnant la paix et l’équilibre des mondes : Harmonie.

Mais selon d’autres versions littéraires comme celle de Samothrace, Harmonie serait en fait la fille de Zeus (Jupiter en latin) et d’Electre. Il est également possible qu’Electre ne soit en fait que sa nourrisse.

Très peu d’écrits relatent la vie d’Harmonie. Cependant, Ovide dans les Métamorphoses III, évoque une union entre le héros légendaire Cadmos (du latin Cadmus) et Harmonie. Harmonie est l’épouse légitime du fondateur de la ville de Thèbes. En effet, celui-ci due se confronter à un serpent (ou dragon) redoutable qui semait la terreur dans toute la région. Ainsi, les noces de Cadmos et d’Harmonie furent célébrés en présence des dieux. Celle-ci reçu pour cadeau un collier offert soit par Cadmos lui même ou alors par les dieux. Par la suite ce collier de perle, sera offert à Erphyle, épouse d’Amphiaraos.

Enfin, de cet amour naîtra quatre enfants : Autonoé, Ino, Agavé et Sémélé. Quatre filles, dont deux sur les quatre furent maudites ainsi que leurs descendants.

Un exemple de représentation :

DE MORGAN Evelyn, Cadmos et Harmonie, 1877, h/t, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:CadmusHarmoniaEvelynMorgan.

DE MORGAN Evelyn, Cadmos et Harmonie, 1877, h/t, lien image wikicommons.

 

Attributs : collier de perle.

Sources antiques : Apollodore, Bibliothèque. Hésiode, Théogonie. Nonnos, Dionysiaques. Ovide, Métamorphoses (III). Samothrace.

 

Bibliographie/Webographie :

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Bibliotheca Classica Selecta. Cadmos {En ligne} <http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met03/M03-001-252.html&gt; (consulté le 01/04/2014).

 

Caroline Cohen.

Hermaphrodite

Qui est Hermaphrodite ?

     Du grec Hermaphroditos et du latin Hermaphroditus, Hermaphrodite est une figure mythologique qui a pour originalité d’être à la fois masculine et féminine.

Origines et liens de parenté : 

     Fils ou Fille d’Hermès et Aphrodite, soit Mercure et Vénus, Hermaphrodite doit ainsi son nom à ses deux parents. Si à l’origine ce personnage mythologique est dans un premier temps un garçon vivant en Asie Mineure et qui plus d’une beauté inouïe, il ne tardera à avoir la forme bisexuée qu’on lui connaît.

En effet, selon la tradition, il est dit que notre jeune homme, se baignant dans un lac où se trouve la nymphe Salmacis l’une des nombreuses compagnes de Diane (du grec Artémis), celle-ci tombe amoureuse du beau Hermaphrodite. Or celui-ci n’étend pas intéressé parla nymphe, refuse ses avances. Salmacis désespérée supplia les dieux de ne former plus qu’un avec Hermaphrodite. Ses prières furent entendues et exaucées, leur deux corps s’unirent pour n’en former plus qu’un seul. Ainsi, Hermaphrodite acquit sa double nature, son caractère bisexué.

Plusieurs exemples de représentations :

Anonyme, Hermaphrodite endormie, IIe s ap. J.-C., marbre, 169 cm x 89 cm, Musée du Louvre, http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=887.

Anonyme, Hermaphrodite endormie, IIe s ap. J.-C., marbre, 169 cm x 89 cm, Musée du Louvre, http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=887.

GOSSAERT Jan, La Métamorphose d'Hermaphrodite et Salmacis, 1520, h/p, 32.8 × 21.5 cm, Musée Boijmans, http://collectie.boijmans.nl/en/collection/2451-(OK).

GOSSAERT Jan, La Métamorphose d’Hermaphrodite et Salmacis, 1520, h/p, 32.8 × 21.5 cm, Musée Boijmans, http://collectie.boijmans.nl/en/collection/2451-(OK).

 

NAVEZ F.-J., Salmacis et Hermaphrodite, 1829, Musée voor Schone Kunsten, http://mythologica.fr/grec/herma.htm, © Museum voor Schone Kunsten.

NAVEZ F.-J., Salmacis et Hermaphrodite, 1829, Musée voor Schone Kunsten, http://mythologica.fr/grec/herma.htm, © Museum voor Schone Kunsten.

 

Attributs : forme bisexuée.

Sources antiques : Ovide, Métamorphoses IV.

 

Bibliographie/Webographie : 

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Insecula. Hermaphrodite. {En ligne} <http://insecula.com/article/F0010683.html&gt; (consulté le 14/04/2014).

Musée du louvre. Hermaphrodite. {En ligne} <http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/hermaphrodite-endormi&gt; (consulté le 14/03/204).

 

Caroline Cohen.

Les attributs de Vénus

     Il sera question dans cet article de rassembler les nombreux attributs de Vénus et tenter d’en donner une explication ou interprétation. Les attributs sont des objets, des plantes, des animaux qui représentent  un symbole  et qui sont en lien avec la vertu du personnage en question. Il sont parfois très nombreux, comme dans notre cas,  et nous aide dans l’iconographie à donner une interprétation et un sens. Ils apparaissent et sont ajoutés suivant les époques.

La couronne d’or :

     Dans la source, L’hymne d’Homère à Venus : « Je chanterai la belle Vénus à la couronne d’or », la couronne d’or qui est considéré comme le premier attribut de Vénus.

Les fleurs et la perle :

     Si Vénus est la déesse de l’amour et de la beauté, elle est également la déesse printanière En effet, le printemps est une saison bien connue pour être celle des amours. Il parait alors tout naturel que cet élément lui soit décerné, d’autant plus, le printemps est le symbole même de renaissance et ainsi de régénération. Cette renaissance est liée en partie à la nature, qui après plusieurs mois d’hibernation renaît, les premiers bourgeons apparaissent, les fleurs éclosent (etc.). De plus, l’acte de fécondation symbolique qui a fait naitre Vénus est liée a la saison du Printemps qui comme nous venons de le voir est une saison liée au réveil de la nature.

De ce fait, certaines fleurs sont des attributs de Vénus. La rose rouge, emblème de l’amour y est bien sûr présente et en transformant le mot on y découvre Eros.

La marguerite est très importante également puisque cette fleur fait allusion au nom de Vénus. En effet, en latin margaris veut dire perle, or la perle est aussi un attribut de notre déesse de la Beauté soulignant ainsi son aspect érotique. La perle représente à la fois l’idée de fécondité et de pureté.

La myrte fait également partie des fleurs accompagnant la Vénus sous forme de couronne ou de ceinture de myrte. Elle est, elle aussi, a nouveau en lien avec l’amour puisqu’elle est le symbole d’amour et du désir.

BOTTICELLI, La naissance de Vénus, v.1485, tempera, 184,5X285,5 cm, Gallerie des offices, Florence (Italie)

BOTTICELLI, La naissance de Vénus, v.1485, tempera, 184,5X285,5 cm, Gallerie des offices, Florence (Italie)

Le coquillage :

     Le coquillage est un symbole de l’Antiquité qui renvoie au sexe féminin, car certains coquillages ont par leur forme une ressemblance avec celui-ci. De plus, dans le mythe de La naissance de Vénus, elle transporté par les eaux dans un coquillage, telle une perle.

La pomme : L’attribut de la pomme apparait dès l’Antiquité. Elle était aussi présente sur la monnaie romaine avec Vénus Victrix qui tenait une pomme. Mais sans doute cette pomme renvoie au trophée donné par Pâris dans le Jugement de Pâris, afin de la désigner comme étant la plus belle des femmes.

Vénus D'Arlers , Musée du Louvre, [en ligne]

Vénus D’Arlers , Musée du Louvre, [en ligne]

La colombe :

Il est l’oiseau de la Vénus et c’est au  Moyen-âge qu’il prend le symbole de la luxure. Ainsi la Vénus accompagné de cet oiseau blanc souligne l’amour et les désirs charnels.

Dans les Métamorphoses D’Apulée au livre VI , il indique qu’elles étaient au nombre de quatre et élevaient le char de la Vénus.

SUSTRIS , Vénus et l'Amour  Paris, musée du Louvre  (Inv. 1978)

SUSTRIS , Vénus et l’Amour
Paris, musée du Louvre
(Inv. 1978) [en ligne]

Le cygne :

Le Cygne apparait dans les Métamorphoses d Ovide au livre X. On sait seulement qu’il est l’animal qui fût attelé au char de Vénus.

PISTOXENOS,  Médaillon d'un kylix, Aphrodite sur son cygne v. 460 av JC, British museum  [en ligne]

PISTOXENOS, Médaillon d’un kylix, Aphrodite sur son cygne v. 460 av JC, British museum [en ligne]

 Les attributs de la Vénus ne sont pas seulement composés d’objets, de plantes et d’animaux. De nombreuses représentations figurent des personnages accompagnant la déesse et qui constituent un attribut de celle-ci.

Les Grâces où Charités :

     Pour les philosophes platoniciens et néoplatoniciens actifs à Florence dans les dernières années du XVe siècle -Ficin étant le chef d’école- les Grâces où Charités sont avant tout un symbole de la Renaissance, mais également les suivantes de Vénus.

En effet, les trois Grâces sont les suivantes et compagnes de Vénus, elles sont d’ailleurs très souvent représenter en train d’aider Vénus à faire sa toilette. Les néoplatoniciens florentins, pensent que l’unité de Vénus s’exprime dans la trinité des Grâces, dès lors elles seraient une expression de Vénus, incarnant et matérialisant trois aspects de la déesse.

Selon l’iconographie Antique, la pose que prennent ces trois personnages dans les représentations picturales ou sculpturales, voulaient suggérer le concept d’équilibre en rapport avec l’idée de libéralité, c’est-à-dire entre l’acte de donner et l’acte de recevoir. Mais pas seulement, puisque c’est aussi en rapport avec l’amour. Si l’on en croit  les interprétations néoplatoniciennes, les Grâces incarnent trois caractéristiques de Vénus, trois concepts qui sont : la Chasteté, la Beauté et la Volupté.

Ainsi, les trois Grâces étant les trois suivantes de Vénus, dès lors acquièrent ses attributs tels que la myrte, la pomme, la rose, collier de perle… Mais également le statut de déesse de la Beauté.

RAPHAEL, Les Trois Grâces, 1503-08, Musée Condé, http://www.domainedechantilly.com/domaine-de-chantilly/musée-condé-château/galeries/chefs-doeuvre/les-trois-grâces.

RAPHAEL, Les Trois Grâces, 1503-08, Musée Condé, lien

Eros

     Eros est ce petit garçon ailé qui accompagne très souvent la Vénus. Il est considéré comme étant son fils, et il est souvent nominé « Cupidon ». C’est un personnage complexe qui représente l’amour charnel, mais il peut aussi représenter l’amour céleste sous d’autres formes et suit donc la pensée néo-platonicienne.

LOTTO Lorenzo, Venus et Cupidon , s.n, new York Metropolotan Museum of Art [en ligne]

LOTTO Lorenzo, Venus et Cupidon , s.n, new York Metropolotan Museum of Art [en ligne]

Bibliographie/Webographie :

Cours d’Iconographie Profane à l’Université Panthéon-Sorbonne.

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

De TERVARENT Guy, Attributs et symboles dans l’art profane [en ligne] <http://books.google.fr/books?id=s_BnmrAKRRUC&pg=PA364&lpg=PA364&dq=attribut+pomme+V%C3%A9nus&source=bl&ots=Zs_hBVMG-r&sig=OnRZRgBTKS5GeA6pK-FAzWZyrKU&hl=fr&sa=X&ei=EO9KU_fjBsva0QX854GgDA&ved=0CDoQ6AEwAQ#v=onepage&q=attribut%20pomme%20V%C3%A9nus&f=false&gt; p. 107-134-366> (consulté le 13/04/2014).

Caroline Cohen et Marine Auffray.

Les diverses représentations de Vénus

     Si Vénus est la déesse de l’Amour et de la Beauté, elle dispose d’une large gamme d’attributs – décrits dans la partie Comment reconnaître Vénus ? – qui vont fournir, depuis la Grèce antique jusqu’au XXe siècle, une importante source d’inspiration pour les artistes, qu’ils soient peintres, sculpteurs…

Il s’agira dans cet article, d’évoquer, de décrire, et ainsi de voir les diverses iconographies qui se sont formées autour de la déesse Vénus à travers les siècles.  En effet, les représentations de Vénus sont tout aussi nombreuses que les sources la concernant. De ce fait, nous nous intéresserons à :

  • Vénus céleste
  • Vénus genetrix
  • Vénus populaire ou Vénus pandemia
  • Vénus victrix
  • Vénus à sa toilette
  • Vénus marine
  • Vénus pudica
  • Vénus  endormie ou au repos

Nous essayerons, dans la mesure du possible, d’illustrer cet article d’images.

Vénus céleste : 

     L’iconographie de la Vénus Céleste se reconnait facilement par les divers éléments qui la compose, à savoir : la pomme, la fleur de pavot, le signe du pôle, mais aussi par un sceptre et des étoiles. Elle peut être représentée avec des ailes.

Selon les philosophes néoplatoniciens Vénus représente la beauté divine et est le lien entre les ciels et la terre d’où son nom Vénus céleste mais également Vénus terrestre.

Vénus populaire ou pandemia  :

     La Vénus populaire est l’incarnation même de l’amour dit « charnel ». Elle peut être représentée avec un bouc, voir même être en train de le chevaucher ou le tenant par les cornes.

GLEYRE Charles, Vénus pandemos, 1852-53, h/t, http://en.wikipedia.org/wiki/File:Charles_Gleyre_-_Venus_Pandemos.jpg.

GLEYRE Charles, Vénus pandemos, 1852-53, h/t, http://en.wikipedia.org/wiki/File:Charles_Gleyre_-_Venus_Pandemos.jpg.

Anonyme, Aphrodite pandémos ou Epitragia, figurine en terre cuite grecques, Musée du Louvre, http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000052822.html.

Anonyme, Aphrodite pandémos ou Epitragia, figurine en terre cuite grecques, Musée du Louvre, http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000052822.html.

Vénus genetrix :

     Vénus genetrix signifie « Vénus mère ». La déesse est ici représentée le plus souvent avec de large hanche symbole de fécondité chez la femme comme en témoigne ces deux sculptures.

D’après les sources littéraires, nous savons que Jules César avait un lien particulier avec Enée se disant être son descendant. Enée étant un héros troyen ayant pour parent Vénus et Anchise -voir l’article sur Enée. Ainsi, il introduit lui-même cette figure de Vénus en tant que déesse de la maternité, mais également du foyer, rendant ainsi hommage à la Vénus Génitrice.

 

KALLIMACHOS, Vénus genetrix, Ier-IIe siècle, statue en marbre, Metropolitan Museum of Art, http://www.insecula.com/oeuvre/O0009229.html.

KALLIMACHOS, Vénus genetrix, Ier-IIe siècle, statue en marbre, Metropolitan Museum of Art, http://www.insecula.com/oeuvre/O0009229.html.

Vénus victrix

     Tout d’abord, le terme de victrix signifie « victorieux ». Ainsi Vénus victrix signifierait la Vénus victorieuse. Ce nom aurait été attribué par César durant son règne, pour désigner ses propres soldats à la fameuse bataille de Pharsale en 48. av J.-C. De plus, celui-ci fit construire un temple spécialement dédié à la vénus Victorieuse à Pompée, lui rendant hommage.

Cette représentation de Vénus a fait l’objet de nombreuses iconographiques tant en sculpture qu’en peinture, ainsi que sur les monnaies antiques.  Les attributs  permettant de la reconnaître sont les suivants :  elle peut être munie d’une pair d’ailes ou bien porter un casque. Le plus souvent, Vénus victrix est vêtue qu’en partie, permettant ainsi de voir son corps. Les iconographies connues peuvent également lui attribuer une couronne ou encore une trompette.

La Vénus victorieuse connait un véritable retentissement. Elle a souvent l’objet d’appropriation, son visage s’en voit changer pour prendre l’apparence des souveraines européennes, Pauline Bonaparte en étant l’exemple parfait.

Monnaie romaine, Jules César vs Vénus Victorieuse, 44 av. J-C., http://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=160418.

Monnaie romaine, Jules César vs Vénus Victorieuse, 44 av. J-C., http://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=160418.

 

Vénus à sa toilette :

     Sous cette appellation de Vénus « à sa toilette » se cache en réalité d’autres appellations. En effet, ce terme peut englober la déesse comme sortant du bain,  la montrant en train de s’essuyer, de cacher son sexe (Vénus pudica) ou certaines parties de son corps comme les seins ; ou à l’inverse se montrant entièrement dénudée.

La Vénus à sa toilette est un excellent prétexte pour représenter un corps féminin -qu’il soit partiellement ou entièrement nu- faisant ainsi l’objet d’un véritable sujet pouvant avoir une connotation érotique. De plus, Vénus est la Déesse de la l’amour et de la beauté, ses courbes, ses formes généreuses, incarnent ainsi et de manière plus globale le modèle absolu du corps féminin.

 

BOUCHER François, La toilette de Vénus, 1751, h/t, 85 x 108 cm, Metropolitan Museum of Art, http://www.insecula.com/oeuvre/O0026920.html.

BOUCHER François, La toilette de Vénus, 1751, h/t, 85 x 108 cm, Metropolitan Museum of Art, http://www.insecula.com/oeuvre/O0026920.html.

 

COYSEVOX Antoine, Vénus accroupie, 1685-86, marbre, Musée du louvre, http://www.insecula.com/oeuvre/O0000061.html.

COYSEVOX Antoine, Vénus accroupie, 1685-86, marbre, Musée du louvre, http://www.insecula.com/oeuvre/O0000061.html.

Vénus marine :

     La Vénus marine désigne la naissance de Vénus – voir l’article La naissance de Vénus. La particularité de la Vénus marine est que sa représentation depuis la Grèce antique jusqu’à nos jours fait toujours l’objet de représentation. L’iconographie la concernant et la plus largement représentée est une Vénus nue, debout sur un coquillage, jaillissant des flots.

Celle-ci peut être également accompagnée de putti c’est-à-dire des petits anges tournoyant au-dessus ou autour de notre déesse, ou communément appelés des « amours ». Les naïades peuvent également présent lors de d’illustrations, puisque se sont des divinités des eaux. Les tritons aussi peuvent présider Vénus, se sont des divinités marine. Bien sûr, ils existent d’autres divinités liées à la mer accompagnant la déesse.

CABANEL Alexandre, Naissance de Vénus, 1863, h/t, 1.30 x 2.25 cm, Musée d'Orsay, http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Naissance_de_V%C3%A9nus_(Cabanel), ©photo musée d'Orsay / rmn.

CABANEL Alexandre, Naissance de Vénus, 1863, h/t, 1.30 x 2.25 cm, Musée d’Orsay, lien image , ©photo musée d’Orsay / rmn.

     Cette représentation de Vénus marine par Cabanel, peintre du XIX siècle, est l’exemple même d’une iconographie propre à son époque. En effet, Vénus est représentée allongée, entourée de putti. De plus, il est important de souligner qu’à cette époque, le nu féminin se devait d’être allongée, à la différence de la Vénus Botticelli, où notre Vénus est debout sur un coquillage poussée par le vent Zéphyr sur le rivage et faisant voler la belle chevelure de notre déesse symbole de féminité.

BOTTICELLI, La naissance de Vénus, v.1485, tempera, 184,5X285,5 cm, Gallerie des offices, Florence (Italie)

BOTTICELLI, La naissance de Vénus, v.1485, tempera, 184,5X285,5 cm, Gallerie des offices, Florence (Italie), lien image

Vénus endormie, au repos :

     Vénus endormie ou au repos est la représentation de la déesse allongée. Cette position n’apparaît qu’à partir de la Renaissance est sera beaucoup reprise au XIXe siècle, où là-encore elle est un prétexte à la représentation d’un nu féminin à connotation érotique. Vénus endormie permet de figurer à la fois la beauté, mais également l’amour spirituel, ainsi que l’amour charnel.

 

GIORGIONE, Vénus endormie, 1508-10, h/t, 108.5 × 175 cm, Gemäldegalerie Alte Meister, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Giorgione_-_Sleeping_Venus_-_Google_Art_Project_2.jpg.

GIORGIONE, Vénus endormie, 1508-10, h/t, 108.5 × 175 cm, Gemäldegalerie Alte Meister, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Giorgione_-_Sleeping_Venus_-_Google_Art_Project_2.jpg.

TITIEN, Vénus d'Urbino, 1538, h/t, Galerie des Offices, http://www.insecula.com/oeuvre/O0024552.html.

TITIEN, Vénus d’Urbino, 1538, h/t, Galerie des Offices, http://www.insecula.com/oeuvre/O0024552.html.

     Ainsi, à travers les diverses représentations de Vénus que nous venons de voir, d’évoquer et de décrire, nous comprenons donc que Vénus au-delà du simple mythe et légendes qui lui sont attribués, constitue un véritable canon esthétique à travers les siècles. En effet, si à l’époque antique on représentait la déesse marine debout, il n’en est pas de même au XIXe siècle ou le nu féminin est davantage apprécié allongé.

Vénus permet d’identifier les époques à travers les différentes figurations, mais également les les goûts esthétiques qui incarnent des générations de peintres, de sculpteurs, d’artistes en général. On peut dès lors observer à travers ses iconographies l’évolution d’une société, de ses moeurs, ses tabous et son histoire.

Bibliographie/Webographie :

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Ciné Club de Caen. Vénus à sa toilette. {En ligne}<http://www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/velazquez/venusasonmiroir.htm&gt; (consulté le 24/04/2014).

Dico perso. Vénus. <http://www.dicoperso.com/term/adb1aeb1acabac5f,,xhtml> (consulté le 21/03/2014).

Caroline Cohen.

Mars

Qui est Mars ?

     Du grec Arès, Mars est le Dieu de la guerre.

Mars et Vénus :

     Fils de Jupiter et Junon, Mars fait partie de la deuxième génération des dieux olympiens dont Apollon (dieu grec) et Mercure (du grec Hermes ; dieu messager) font également partie. De même, Mars a pour compagnon Crainte (du grec Deimos) et Terreur (du grec Phobos), qui est l’esprit de la guerre, cruel et agressif.

Durant la guerre de Troie, notre dieu affronte la déesse Minerve (du grec Athéna), ennemie des Troyens dont il est l’allié. Minerve réussit à blesser Mars en prenant l’apparence du chef grec des troyens pendant cette guerre, Diomède. De plus, Minerve, lors de cette attaque, blesse également Vénus, qui est accompagnée de son fils Enée, fruit d’une union avec Anchise.

La déesse Minerve est la personnification de la guerre sous sa forme dite « positive », c’est-à-dire qu’elle est la défenseure des arts. A l’inverse, Mars est l’incarnation par excellence de la violence et de l’agressivité.

Notre dieu, aussi violent soit-il, protège de toutes ses forces son fils brigand qui pille et vole les pèlerins de Delphes: Cygnos, contre l’attaque d’Hercule (héros grec) accompagné de Minerve, mais en vain. Il se fera à nouveau blesser par Minerve.

Cependant, Mars n’est pas d’un caractère à se laisser abattre et à renoncer aussi facilement. D’autant plus qu’il est amoureux de la belle Vénus. En effet, Mars est l’un des nombreux amants de la déesse. Cette histoire d’amour interdite et au combien paradoxale entre, d’une part, la déesse de l’amour et d’autre part,le dieu de la guerre, entre la paix et la violence, est racontée par Homère mais également par Ovide, ainsi que beaucoup d’autres auteurs. De plus, de nombreuses représentations et notamment pompéienne les représentent souvent ensemble. Ce un couple qui connait un certain succès dans l’histoire des images, puisqu’il permet aux artistes de représenter des éléments érotiques comme une belle femme nue, ainsi que l’histoire d’un amour comprenant beaucoup de sous-entendus philosophiques.

De plus, à Rome Mars est connu comme le père fondateur de la cité qui engendra Romulus et Rémus. Il serait aussi associé au printemps qui intègre l’idée de retour à la guerre.

Enfin, de cette union interdite naîtra Harmonie. En effet, si Vénus est la déesse de l’amour et lui de la guerre, ces deux divinités représentent des principes opposées et leur union et le symbole de ces deux principes, c’est-à-dire d’une concorde discordante ou une discordance concordante. Selon les théories de l’Antiquité, l’union de Mars et de Venus donnerait naissance d’harmonie, donc de l’harmonie du monde. Cette doctrine de la concorde et discordance, est exposé pour les auteurs grecs Pythagore et Héraclite; le monde naturelle dans lequel on vit, vie grâce au rapport conflictuelle de ses quatre éléments:  l’air, l’eau, la terre et le feu, incarnant le rapport perpétuel d’opposition se combinent de façon harmonieuse. De plus, Vénus déesse de la génération et est exalté en tant que telle par Lucrèce, De la nature, poème dans lequel Vénus est célébré en tant que déesse qui précède à l’harmonie du monde.

Plusieurs exemples de représentations :

Marteen Van HEEMSKERCK, Mars et Vénus attrapés par Vulcain, 1540, h/t, http://www.khm.at/nocache/fr/rechercher/?tx_solr%5Bq%5D=heemskerk&id=2546&L=5.

Marteen Van HEEMSKERCK, Mars et Vénus attrapés par Vulcain, 1540, h/t, lien image.

     D’après le mythe racontait par Ovide dans le livre IV des Métamorphoses, les deux amants furent découvert par Apollon qui va le répéter à Vulcain. Apollon dévoile aussi cette histoire aux Dieux olympiens, si bien que Vulcain fabrique un filet magique pour punir Vénus et Mars, les humilier en faisant en sorte que qu’ils soient emprisonné dans celui-ci, pour mieux les exposer à la tribune des Dieux olympiens, c’est-à-dire l’assemblée générale.

C’est une histoire comique qui est représenté assez souvent par les artistes comme Van Heemskerck peintre hollandais, puisqu’ils sont attrapés et montrés aux Dieux qui se moquent d’eux. Dans les illustrations illustrés d’Ovide ont retrouve cela, mais aussi a la Renaissance de nombreuses illustrations des Métamorphoses qui montre toujours ce même moment.

 WTEWAEL Joachim, Mars et Vénus surpris par les dieux, 1610 1614, Huile sur argent.

WTEWAEL Joachim, Mars et Vénus surpris par les dieux, 1610 1614, Huile sur argent, lien image wikicomons.

Joachim Wtewael, peintre également hollandais, peint cette scène risible mais au combien embarrassante pour nos deux amants.

BOTTICELLI, Venus et Mars, c.1483

BOTTICELLI, Venus et Mars, c.1483, tempera sur panneau de bois, National Gallery, UK, lien image National Gallery

     Dans ce dernier exemple de représentation, Vénus s’éloigne de l’iconographie traditionnelle puisqu’elle est habillée et porte une chemise de jour portée à l’époque de Botticelli, dès lors il est difficile d’identifier Vénus. Son identification se fait seulement après celle de Mars. On voit que le couple divin est entouré par quatre petits satyres qui jouent avec les armes de Mars et dérangent son sommeil.

Ces petits satyres sont liés aux pulsions sexuelles et sont également des divinités liées au bois et à la terre, moitié homme et moitié bouc, représentant les pulsions bestiales de l’homme, les pulsions sexuelles de l’homme. Ce personnage est associé a Vénus dans l’Antiquité puisqu’elle est la déesse de l’Amour –Qui est Vénus ?Dans le tableau de Botticelli, nous avons donc des petits satyres incarnant ces énergies invisibles qui circulent dans la nature, l’anime, symbolisant la vie.

De plus, Mars qui est endormi semble très agité par des rêves, probablement érotiques. Vénus quant à elle attend son réveil. De plus, le coquillage ici présent est un des nombreux attributs de Vénus et est le symbole traditionnel du sexe féminin -Attributs de Vénus.

Pour finir, les historiens de l’art ont pensé que l’œuvre de Botticelli a peint cette oeuvre pour l’occasion d’un mariage, puisque cette peinture orne un cassoni (coffre de mariage). De plus, Mars est adossé à un arbre auquel y figure une ouverture et de celle-ci des guêpes sortent.

Ces guêpes jouent un rôle narratif dans le tableau. L’agitation est due au bruit produit par le petit satyre qui pousse les guêpes à sortir. Ces satyres sont en train de susciter, de provoquer le danger. Cela ajouterait au tableau une sorte de violence morale, cachée dans l’ombre en nous mettant en garde sur l’amour passionnel  qui est très dangereux et surtout irrationnel.

 

Attributs : armes, chien.

Sources : Homère, Iliade V ; Odyssée VII. Ovide, Métamorphoses IV. Lucrèce, De la nature.

Bibliographie/Webographie :

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Le grenier clio. Mars. {En ligne} <http://mythologica.fr/grec/ares.htm&gt; (consulté le 21/03/2014).

Dico perso. Mars. {En ligne} <http://www.dicoperso.com/term/adb0aeb1acaba75a,,xhtml> (consulté le 03/04/2014).

Caroline Cohen.

 

Vulcain

Qui est Vulcain ?

     Du latin Vulcanus et du grec Héphaïstos, Vulcain est un dieu forgeron, maître du feu et protecteur des artisans.

Vénus et Vulcain :

     Selon la tradition, Vulcain serait le fils de Jupiter (du grec Zeus) et de Junon (du grec Héra), bien que certaines sources le disent né de Junon seule. Vulcain étant un dieu forgeron, il est le plus souvent représenté dans sa forge, sale, vieux, le corps usé par son travail très physique. Son apparence s’apparente à celle d’un artisan coiffé du pilos, c’est-à-dire d’un bonnet rond. Son habit est le plus souvent une tunique courte et large resserrée à la taille. Dans les représentations,il est souvent en train de se servir de son marteau ou de l’un de ses autres accessoires de forgeron et de travailler le métal.

Mathieu et Louis Le Nain, Vénus dans la forge de Vulcain, 1641, h/t, 150 x 116,8 cm, Reims, Musée Saint-Denis.

Mathieu et Louis Le Nain, Vénus dans la forge de Vulcain, 1641, h/t, 150 x 116,8 cm, lien image, Reims, Musée Saint-Denis.

De plus, il se distingue des autres dieux par sa boiterie, dont plusieurs explications sont données. Une première raison voudrait qu’il soit né boiteux, ce pourquoi Junon l’aurait rejeté et exilé en dehors de l’Olympe. Par la suite, Vulcain se serait vengé de Junon en lui fabricant un trône et en le lui offrant. Celui-ci étant magique, une fois sa mère assise, le trône la garda prisonnière. Cependant, le dieu Bacchus (du grec Dionysos), fils de Jupiter et de Sémélée, réussit à ramener Vulcain sur le mont Olympe. Une fois arrivé, il délivra Junon de son siège. Une deuxième raison nous est donné à travers divers récits qui, à l’inverse, mettent en avant un Jupiter en colère contre Junon. Vulcain, en voulant protéger sa mère, se serait attiré les foudres de son père. Celui-ci le bannit de l’Olympe en le lançant en dehors. Vulcain se serait alors fait soigné par des nymphes à Lemnos.

Malgré son apparence peu envieuse et son handicape, Vulcain est – paradoxalement – l’époux de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté. Selon les sources antiques, Jupiter, vexé de l’indifférence de Vénus à son égard et n’ayant pas réussi à se faire aimer de la Déesse, la punit en lui donnant pour époux Vulcain.

Un exemple de représentation : 

TINTORET , Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1550, Alte Pinakothek, Munich

TINTORET , Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1550, Alte Pinakothek, Munich

     Cette oeuvre de Tintoret est très célèbre, d’autant plus que l’historien de l’art Daniel Arasse dans son ouvrage On n’y voit rien. Descriptions, parut en 2005, fait une hypothèse tout à fait intéressante sur ce tableau.

En effet, pour lui le contexte de cette scène est davantage comique que morale. Si l’on observe cette composition, nous nous apercevons rapidement que Vulcain, ainsi que Mars sont ici tournés en ridicule. Ce mari trompé par Vénus, ne se rend pas compte que Mars est encore dans la pièce, caché sous le lit malgré les aboiements du chien symbole de la fidélité, mais dans ce cas symbole d’un amour adultère. Vulcain ne voit rien, ou du moins il ne voit qu’une chose, ce qui est en train d’être dévoilé à ses yeux, c’est-à-dire le sexe de sa femme.

L’explication de Daniel Arasse quant au miroir placé dans le fond de l’oeuvre est assez convaincante. Il nous dit que ce miroir nous montre le futur, ce qui va se passer juste après ce que nous voyons au premier plan. Ce miroir ne reflète pas le moment présent puisque les jambes de Vulcain sont dans la glace toutes les deux sur le lit, or ce n’est pas le cas, car Vulcain est tout juste en train de monter sur le lit pour rejoindre sa dulcinée. En effet, il semble aveuglé par le sexe de sa femme et se hisse sur le lit excité comme un satyre. Ainsi, Tintoret réussit à dépasser les sculpteurs en prouvant que la peinture est elle aussi capable de montrer un corps en trois dimensions, voir même d’aller plus loin en démontrant que la peinture est l’égale de la sculpture, et même la surpasse en présentant, comme c’est le cas ici, une dimension à la fois spatiale, mais également temporelle. Ce peintre de la Renaissance italienne donne une réponse au conflit qui règne entre les peintres et les sculpteurs, conflit appelé paragone.

De plus, pour cet historien de l’art, la présence de ce vase dans le tableau est ironique. Tintoret la représenté vide, transparent et placé près d’un amour endormi : Eros. Or, nous savons que le vase fait allusion au corps féminin et à la fécondité. La proximité entre Eros et ce vase vide peut suggérer la question de l’amour entre Vénus et Vulcain c’est-à-dire un amour éteint, absent, endormie dans le cas de Vénus malgré les pulsions du vieillard.

La présence de Mars indique le fond de la scène et amène le regard vers la forge de Vulcain. En effet, c’est par cette porte que Vulcain est entrée dans la pièce. La forge est le lieu où se trouve les fours ; or dans notre tableau, le four est vide et éteint, ce qui semble vouloir nous dire que Vulcain a beau s’agiter, leur amour est éteint, du moins pour notre déesse, cela pouvant expliquer son expression de gêne et de dégoût. Ainsi, le vase vide, Eros endormi et le four éteint sont autant de signes qui nous indique un amour mort.

Attributs : bonnet, outils de forge.

Sources : Homère, Iliade. Virgile, Enéide.

 

Bibliographie/Webographie :

ARASSE D., On y voit rien. Descriptions, Paris, Folio essais, 2005.

AGHION  I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Le grenier de clio. Vulcain. {En ligne} <http://mythologica.fr/grec/hephaistos.htm&gt; (consulté le 29/03/2014).

Dico perso. Vulcain. {En ligne} <http://www.dicoperso.com/term/adaeaeb1acaba660,,xhtml> (consulté le 30/03/2014).

Caroline Cohen.