Bacchus

 

Qui est Bacchus?

     Bacchus ou Dyonisos pour les grecs est le dieu du vin, de l’ivresse et des débordements et donc des plaisirs de la Vie. Il est parfois nommé Liber  pour la libération de l’esprit lors de l’ivresse. Les fêtes dédiées à Bacchus étaient appelées les Bacchanales.

Dans les Métamorphoses d’Ovide Livre III , il est écrit qu’il est né de l’union de Sémélé, fille du roi de Thèbes, et de Jupiter. Mais l’enfant grandira dans la cuisse de Jupiter après que sa mère fût foudroyée par ce dieu alors qu’il voulait lui montrer toute sa splendeur, et Sémélé la mortelle n’a pu résister à la lumière divine. Né d’un adultère, Junon, l’épouse de Jupiter, veut le supprimer. Bacchus mènera alors une jeunesse mouvementé et sera caché parmi les Nymphes sous diverses formes, tantôt en bouc, tantôt en jeune fille.

Vénus et Bacchus :

L’alliance de ces deux divinités symbolise l’amour bestiale et sauvage. En effet  Bacchus représente  les débordements causés par l’ivresse et Vénus symbole de l’amour. Il est donc possible de voir Vénus accompagné d’un bouc (attribut de Bacchus), ou bien le chevauchant  afin d’exprimer cet amour bestiale et sauvage.

Exemple de représentation :

ROSSO Foriento, Bacchus, Venus et l'Amour, v 1531, Huile sur toile, 209,5X161,5CM, Luxembourg.

ROSSO Foriento, Bacchus, Venus et l’Amour, v 1531, Huile sur toile, 209,5 X 161,5 cm, lien image MNHA,  Luxembourg.

     Dans cette oeuvre de Rosso Fiorentino, on peut observer quelques attributs de Bacchus comme la présence d’une couronne de vigne ou parfois de lierre. Il tient aussi une coupe de vin à la main et parfois un bâton, appelé le thyrse, surmonté d’une pomme de pin. Il peut être accompagné d’une panthère, d’un âne ou d’un bouc; mais aussi part les créatures des bois comme le satyre ou le faune.

Bacchus peut aussi être représenté comme un enfant, toujours accompagné d’un ou de ses attributs.

Attributs : couronne de vigne ou de lierre, vin, thyrse, panthère, âne, bouc, satyre, faune.

Sources antiques : Ovide, Métamorphoses (III).

 

Bibliographie/Webographie :

Theoi  Greek Mythology, ATSMA Aaron J. « Aphrodite loves1 », [en ligne]<theoi.com> (consulté le 13/04/2014)

Mars

Qui est Mars ?

     Du grec Arès, Mars est le Dieu de la guerre.

Mars et Vénus :

     Fils de Jupiter et Junon, Mars fait partie de la deuxième génération des dieux olympiens dont Apollon (dieu grec) et Mercure (du grec Hermes ; dieu messager) font également partie. De même, Mars a pour compagnon Crainte (du grec Deimos) et Terreur (du grec Phobos), qui est l’esprit de la guerre, cruel et agressif.

Durant la guerre de Troie, notre dieu affronte la déesse Minerve (du grec Athéna), ennemie des Troyens dont il est l’allié. Minerve réussit à blesser Mars en prenant l’apparence du chef grec des troyens pendant cette guerre, Diomède. De plus, Minerve, lors de cette attaque, blesse également Vénus, qui est accompagnée de son fils Enée, fruit d’une union avec Anchise.

La déesse Minerve est la personnification de la guerre sous sa forme dite « positive », c’est-à-dire qu’elle est la défenseure des arts. A l’inverse, Mars est l’incarnation par excellence de la violence et de l’agressivité.

Notre dieu, aussi violent soit-il, protège de toutes ses forces son fils brigand qui pille et vole les pèlerins de Delphes: Cygnos, contre l’attaque d’Hercule (héros grec) accompagné de Minerve, mais en vain. Il se fera à nouveau blesser par Minerve.

Cependant, Mars n’est pas d’un caractère à se laisser abattre et à renoncer aussi facilement. D’autant plus qu’il est amoureux de la belle Vénus. En effet, Mars est l’un des nombreux amants de la déesse. Cette histoire d’amour interdite et au combien paradoxale entre, d’une part, la déesse de l’amour et d’autre part,le dieu de la guerre, entre la paix et la violence, est racontée par Homère mais également par Ovide, ainsi que beaucoup d’autres auteurs. De plus, de nombreuses représentations et notamment pompéienne les représentent souvent ensemble. Ce un couple qui connait un certain succès dans l’histoire des images, puisqu’il permet aux artistes de représenter des éléments érotiques comme une belle femme nue, ainsi que l’histoire d’un amour comprenant beaucoup de sous-entendus philosophiques.

De plus, à Rome Mars est connu comme le père fondateur de la cité qui engendra Romulus et Rémus. Il serait aussi associé au printemps qui intègre l’idée de retour à la guerre.

Enfin, de cette union interdite naîtra Harmonie. En effet, si Vénus est la déesse de l’amour et lui de la guerre, ces deux divinités représentent des principes opposées et leur union et le symbole de ces deux principes, c’est-à-dire d’une concorde discordante ou une discordance concordante. Selon les théories de l’Antiquité, l’union de Mars et de Venus donnerait naissance d’harmonie, donc de l’harmonie du monde. Cette doctrine de la concorde et discordance, est exposé pour les auteurs grecs Pythagore et Héraclite; le monde naturelle dans lequel on vit, vie grâce au rapport conflictuelle de ses quatre éléments:  l’air, l’eau, la terre et le feu, incarnant le rapport perpétuel d’opposition se combinent de façon harmonieuse. De plus, Vénus déesse de la génération et est exalté en tant que telle par Lucrèce, De la nature, poème dans lequel Vénus est célébré en tant que déesse qui précède à l’harmonie du monde.

Plusieurs exemples de représentations :

Marteen Van HEEMSKERCK, Mars et Vénus attrapés par Vulcain, 1540, h/t, http://www.khm.at/nocache/fr/rechercher/?tx_solr%5Bq%5D=heemskerk&id=2546&L=5.

Marteen Van HEEMSKERCK, Mars et Vénus attrapés par Vulcain, 1540, h/t, lien image.

     D’après le mythe racontait par Ovide dans le livre IV des Métamorphoses, les deux amants furent découvert par Apollon qui va le répéter à Vulcain. Apollon dévoile aussi cette histoire aux Dieux olympiens, si bien que Vulcain fabrique un filet magique pour punir Vénus et Mars, les humilier en faisant en sorte que qu’ils soient emprisonné dans celui-ci, pour mieux les exposer à la tribune des Dieux olympiens, c’est-à-dire l’assemblée générale.

C’est une histoire comique qui est représenté assez souvent par les artistes comme Van Heemskerck peintre hollandais, puisqu’ils sont attrapés et montrés aux Dieux qui se moquent d’eux. Dans les illustrations illustrés d’Ovide ont retrouve cela, mais aussi a la Renaissance de nombreuses illustrations des Métamorphoses qui montre toujours ce même moment.

 WTEWAEL Joachim, Mars et Vénus surpris par les dieux, 1610 1614, Huile sur argent.

WTEWAEL Joachim, Mars et Vénus surpris par les dieux, 1610 1614, Huile sur argent, lien image wikicomons.

Joachim Wtewael, peintre également hollandais, peint cette scène risible mais au combien embarrassante pour nos deux amants.

BOTTICELLI, Venus et Mars, c.1483

BOTTICELLI, Venus et Mars, c.1483, tempera sur panneau de bois, National Gallery, UK, lien image National Gallery

     Dans ce dernier exemple de représentation, Vénus s’éloigne de l’iconographie traditionnelle puisqu’elle est habillée et porte une chemise de jour portée à l’époque de Botticelli, dès lors il est difficile d’identifier Vénus. Son identification se fait seulement après celle de Mars. On voit que le couple divin est entouré par quatre petits satyres qui jouent avec les armes de Mars et dérangent son sommeil.

Ces petits satyres sont liés aux pulsions sexuelles et sont également des divinités liées au bois et à la terre, moitié homme et moitié bouc, représentant les pulsions bestiales de l’homme, les pulsions sexuelles de l’homme. Ce personnage est associé a Vénus dans l’Antiquité puisqu’elle est la déesse de l’Amour –Qui est Vénus ?Dans le tableau de Botticelli, nous avons donc des petits satyres incarnant ces énergies invisibles qui circulent dans la nature, l’anime, symbolisant la vie.

De plus, Mars qui est endormi semble très agité par des rêves, probablement érotiques. Vénus quant à elle attend son réveil. De plus, le coquillage ici présent est un des nombreux attributs de Vénus et est le symbole traditionnel du sexe féminin -Attributs de Vénus.

Pour finir, les historiens de l’art ont pensé que l’œuvre de Botticelli a peint cette oeuvre pour l’occasion d’un mariage, puisque cette peinture orne un cassoni (coffre de mariage). De plus, Mars est adossé à un arbre auquel y figure une ouverture et de celle-ci des guêpes sortent.

Ces guêpes jouent un rôle narratif dans le tableau. L’agitation est due au bruit produit par le petit satyre qui pousse les guêpes à sortir. Ces satyres sont en train de susciter, de provoquer le danger. Cela ajouterait au tableau une sorte de violence morale, cachée dans l’ombre en nous mettant en garde sur l’amour passionnel  qui est très dangereux et surtout irrationnel.

 

Attributs : armes, chien.

Sources : Homère, Iliade V ; Odyssée VII. Ovide, Métamorphoses IV. Lucrèce, De la nature.

Bibliographie/Webographie :

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Le grenier clio. Mars. {En ligne} <http://mythologica.fr/grec/ares.htm&gt; (consulté le 21/03/2014).

Dico perso. Mars. {En ligne} <http://www.dicoperso.com/term/adb0aeb1acaba75a,,xhtml> (consulté le 03/04/2014).

Caroline Cohen.

 

Vulcain

Qui est Vulcain ?

     Du latin Vulcanus et du grec Héphaïstos, Vulcain est un dieu forgeron, maître du feu et protecteur des artisans.

Vénus et Vulcain :

     Selon la tradition, Vulcain serait le fils de Jupiter (du grec Zeus) et de Junon (du grec Héra), bien que certaines sources le disent né de Junon seule. Vulcain étant un dieu forgeron, il est le plus souvent représenté dans sa forge, sale, vieux, le corps usé par son travail très physique. Son apparence s’apparente à celle d’un artisan coiffé du pilos, c’est-à-dire d’un bonnet rond. Son habit est le plus souvent une tunique courte et large resserrée à la taille. Dans les représentations,il est souvent en train de se servir de son marteau ou de l’un de ses autres accessoires de forgeron et de travailler le métal.

Mathieu et Louis Le Nain, Vénus dans la forge de Vulcain, 1641, h/t, 150 x 116,8 cm, Reims, Musée Saint-Denis.

Mathieu et Louis Le Nain, Vénus dans la forge de Vulcain, 1641, h/t, 150 x 116,8 cm, lien image, Reims, Musée Saint-Denis.

De plus, il se distingue des autres dieux par sa boiterie, dont plusieurs explications sont données. Une première raison voudrait qu’il soit né boiteux, ce pourquoi Junon l’aurait rejeté et exilé en dehors de l’Olympe. Par la suite, Vulcain se serait vengé de Junon en lui fabricant un trône et en le lui offrant. Celui-ci étant magique, une fois sa mère assise, le trône la garda prisonnière. Cependant, le dieu Bacchus (du grec Dionysos), fils de Jupiter et de Sémélée, réussit à ramener Vulcain sur le mont Olympe. Une fois arrivé, il délivra Junon de son siège. Une deuxième raison nous est donné à travers divers récits qui, à l’inverse, mettent en avant un Jupiter en colère contre Junon. Vulcain, en voulant protéger sa mère, se serait attiré les foudres de son père. Celui-ci le bannit de l’Olympe en le lançant en dehors. Vulcain se serait alors fait soigné par des nymphes à Lemnos.

Malgré son apparence peu envieuse et son handicape, Vulcain est – paradoxalement – l’époux de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté. Selon les sources antiques, Jupiter, vexé de l’indifférence de Vénus à son égard et n’ayant pas réussi à se faire aimer de la Déesse, la punit en lui donnant pour époux Vulcain.

Un exemple de représentation : 

TINTORET , Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1550, Alte Pinakothek, Munich

TINTORET , Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1550, Alte Pinakothek, Munich

     Cette oeuvre de Tintoret est très célèbre, d’autant plus que l’historien de l’art Daniel Arasse dans son ouvrage On n’y voit rien. Descriptions, parut en 2005, fait une hypothèse tout à fait intéressante sur ce tableau.

En effet, pour lui le contexte de cette scène est davantage comique que morale. Si l’on observe cette composition, nous nous apercevons rapidement que Vulcain, ainsi que Mars sont ici tournés en ridicule. Ce mari trompé par Vénus, ne se rend pas compte que Mars est encore dans la pièce, caché sous le lit malgré les aboiements du chien symbole de la fidélité, mais dans ce cas symbole d’un amour adultère. Vulcain ne voit rien, ou du moins il ne voit qu’une chose, ce qui est en train d’être dévoilé à ses yeux, c’est-à-dire le sexe de sa femme.

L’explication de Daniel Arasse quant au miroir placé dans le fond de l’oeuvre est assez convaincante. Il nous dit que ce miroir nous montre le futur, ce qui va se passer juste après ce que nous voyons au premier plan. Ce miroir ne reflète pas le moment présent puisque les jambes de Vulcain sont dans la glace toutes les deux sur le lit, or ce n’est pas le cas, car Vulcain est tout juste en train de monter sur le lit pour rejoindre sa dulcinée. En effet, il semble aveuglé par le sexe de sa femme et se hisse sur le lit excité comme un satyre. Ainsi, Tintoret réussit à dépasser les sculpteurs en prouvant que la peinture est elle aussi capable de montrer un corps en trois dimensions, voir même d’aller plus loin en démontrant que la peinture est l’égale de la sculpture, et même la surpasse en présentant, comme c’est le cas ici, une dimension à la fois spatiale, mais également temporelle. Ce peintre de la Renaissance italienne donne une réponse au conflit qui règne entre les peintres et les sculpteurs, conflit appelé paragone.

De plus, pour cet historien de l’art, la présence de ce vase dans le tableau est ironique. Tintoret la représenté vide, transparent et placé près d’un amour endormi : Eros. Or, nous savons que le vase fait allusion au corps féminin et à la fécondité. La proximité entre Eros et ce vase vide peut suggérer la question de l’amour entre Vénus et Vulcain c’est-à-dire un amour éteint, absent, endormie dans le cas de Vénus malgré les pulsions du vieillard.

La présence de Mars indique le fond de la scène et amène le regard vers la forge de Vulcain. En effet, c’est par cette porte que Vulcain est entrée dans la pièce. La forge est le lieu où se trouve les fours ; or dans notre tableau, le four est vide et éteint, ce qui semble vouloir nous dire que Vulcain a beau s’agiter, leur amour est éteint, du moins pour notre déesse, cela pouvant expliquer son expression de gêne et de dégoût. Ainsi, le vase vide, Eros endormi et le four éteint sont autant de signes qui nous indique un amour mort.

Attributs : bonnet, outils de forge.

Sources : Homère, Iliade. Virgile, Enéide.

 

Bibliographie/Webographie :

ARASSE D., On y voit rien. Descriptions, Paris, Folio essais, 2005.

AGHION  I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Le grenier de clio. Vulcain. {En ligne} <http://mythologica.fr/grec/hephaistos.htm&gt; (consulté le 29/03/2014).

Dico perso. Vulcain. {En ligne} <http://www.dicoperso.com/term/adaeaeb1acaba660,,xhtml> (consulté le 30/03/2014).

Caroline Cohen.