Les attributs de Vénus

     Il sera question dans cet article de rassembler les nombreux attributs de Vénus et tenter d’en donner une explication ou interprétation. Les attributs sont des objets, des plantes, des animaux qui représentent  un symbole  et qui sont en lien avec la vertu du personnage en question. Il sont parfois très nombreux, comme dans notre cas,  et nous aide dans l’iconographie à donner une interprétation et un sens. Ils apparaissent et sont ajoutés suivant les époques.

La couronne d’or :

     Dans la source, L’hymne d’Homère à Venus : « Je chanterai la belle Vénus à la couronne d’or », la couronne d’or qui est considéré comme le premier attribut de Vénus.

Les fleurs et la perle :

     Si Vénus est la déesse de l’amour et de la beauté, elle est également la déesse printanière En effet, le printemps est une saison bien connue pour être celle des amours. Il parait alors tout naturel que cet élément lui soit décerné, d’autant plus, le printemps est le symbole même de renaissance et ainsi de régénération. Cette renaissance est liée en partie à la nature, qui après plusieurs mois d’hibernation renaît, les premiers bourgeons apparaissent, les fleurs éclosent (etc.). De plus, l’acte de fécondation symbolique qui a fait naitre Vénus est liée a la saison du Printemps qui comme nous venons de le voir est une saison liée au réveil de la nature.

De ce fait, certaines fleurs sont des attributs de Vénus. La rose rouge, emblème de l’amour y est bien sûr présente et en transformant le mot on y découvre Eros.

La marguerite est très importante également puisque cette fleur fait allusion au nom de Vénus. En effet, en latin margaris veut dire perle, or la perle est aussi un attribut de notre déesse de la Beauté soulignant ainsi son aspect érotique. La perle représente à la fois l’idée de fécondité et de pureté.

La myrte fait également partie des fleurs accompagnant la Vénus sous forme de couronne ou de ceinture de myrte. Elle est, elle aussi, a nouveau en lien avec l’amour puisqu’elle est le symbole d’amour et du désir.

BOTTICELLI, La naissance de Vénus, v.1485, tempera, 184,5X285,5 cm, Gallerie des offices, Florence (Italie)

BOTTICELLI, La naissance de Vénus, v.1485, tempera, 184,5X285,5 cm, Gallerie des offices, Florence (Italie)

Le coquillage :

     Le coquillage est un symbole de l’Antiquité qui renvoie au sexe féminin, car certains coquillages ont par leur forme une ressemblance avec celui-ci. De plus, dans le mythe de La naissance de Vénus, elle transporté par les eaux dans un coquillage, telle une perle.

La pomme : L’attribut de la pomme apparait dès l’Antiquité. Elle était aussi présente sur la monnaie romaine avec Vénus Victrix qui tenait une pomme. Mais sans doute cette pomme renvoie au trophée donné par Pâris dans le Jugement de Pâris, afin de la désigner comme étant la plus belle des femmes.

Vénus D'Arlers , Musée du Louvre, [en ligne]

Vénus D’Arlers , Musée du Louvre, [en ligne]

La colombe :

Il est l’oiseau de la Vénus et c’est au  Moyen-âge qu’il prend le symbole de la luxure. Ainsi la Vénus accompagné de cet oiseau blanc souligne l’amour et les désirs charnels.

Dans les Métamorphoses D’Apulée au livre VI , il indique qu’elles étaient au nombre de quatre et élevaient le char de la Vénus.

SUSTRIS , Vénus et l'Amour  Paris, musée du Louvre  (Inv. 1978)

SUSTRIS , Vénus et l’Amour
Paris, musée du Louvre
(Inv. 1978) [en ligne]

Le cygne :

Le Cygne apparait dans les Métamorphoses d Ovide au livre X. On sait seulement qu’il est l’animal qui fût attelé au char de Vénus.

PISTOXENOS,  Médaillon d'un kylix, Aphrodite sur son cygne v. 460 av JC, British museum  [en ligne]

PISTOXENOS, Médaillon d’un kylix, Aphrodite sur son cygne v. 460 av JC, British museum [en ligne]

 Les attributs de la Vénus ne sont pas seulement composés d’objets, de plantes et d’animaux. De nombreuses représentations figurent des personnages accompagnant la déesse et qui constituent un attribut de celle-ci.

Les Grâces où Charités :

     Pour les philosophes platoniciens et néoplatoniciens actifs à Florence dans les dernières années du XVe siècle -Ficin étant le chef d’école- les Grâces où Charités sont avant tout un symbole de la Renaissance, mais également les suivantes de Vénus.

En effet, les trois Grâces sont les suivantes et compagnes de Vénus, elles sont d’ailleurs très souvent représenter en train d’aider Vénus à faire sa toilette. Les néoplatoniciens florentins, pensent que l’unité de Vénus s’exprime dans la trinité des Grâces, dès lors elles seraient une expression de Vénus, incarnant et matérialisant trois aspects de la déesse.

Selon l’iconographie Antique, la pose que prennent ces trois personnages dans les représentations picturales ou sculpturales, voulaient suggérer le concept d’équilibre en rapport avec l’idée de libéralité, c’est-à-dire entre l’acte de donner et l’acte de recevoir. Mais pas seulement, puisque c’est aussi en rapport avec l’amour. Si l’on en croit  les interprétations néoplatoniciennes, les Grâces incarnent trois caractéristiques de Vénus, trois concepts qui sont : la Chasteté, la Beauté et la Volupté.

Ainsi, les trois Grâces étant les trois suivantes de Vénus, dès lors acquièrent ses attributs tels que la myrte, la pomme, la rose, collier de perle… Mais également le statut de déesse de la Beauté.

RAPHAEL, Les Trois Grâces, 1503-08, Musée Condé, http://www.domainedechantilly.com/domaine-de-chantilly/musée-condé-château/galeries/chefs-doeuvre/les-trois-grâces.

RAPHAEL, Les Trois Grâces, 1503-08, Musée Condé, lien

Eros

     Eros est ce petit garçon ailé qui accompagne très souvent la Vénus. Il est considéré comme étant son fils, et il est souvent nominé « Cupidon ». C’est un personnage complexe qui représente l’amour charnel, mais il peut aussi représenter l’amour céleste sous d’autres formes et suit donc la pensée néo-platonicienne.

LOTTO Lorenzo, Venus et Cupidon , s.n, new York Metropolotan Museum of Art [en ligne]

LOTTO Lorenzo, Venus et Cupidon , s.n, new York Metropolotan Museum of Art [en ligne]

Bibliographie/Webographie :

Cours d’Iconographie Profane à l’Université Panthéon-Sorbonne.

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

De TERVARENT Guy, Attributs et symboles dans l’art profane [en ligne] <http://books.google.fr/books?id=s_BnmrAKRRUC&pg=PA364&lpg=PA364&dq=attribut+pomme+V%C3%A9nus&source=bl&ots=Zs_hBVMG-r&sig=OnRZRgBTKS5GeA6pK-FAzWZyrKU&hl=fr&sa=X&ei=EO9KU_fjBsva0QX854GgDA&ved=0CDoQ6AEwAQ#v=onepage&q=attribut%20pomme%20V%C3%A9nus&f=false&gt; p. 107-134-366> (consulté le 13/04/2014).

Caroline Cohen et Marine Auffray.

Bacchus

 

Qui est Bacchus?

     Bacchus ou Dyonisos pour les grecs est le dieu du vin, de l’ivresse et des débordements et donc des plaisirs de la Vie. Il est parfois nommé Liber  pour la libération de l’esprit lors de l’ivresse. Les fêtes dédiées à Bacchus étaient appelées les Bacchanales.

Dans les Métamorphoses d’Ovide Livre III , il est écrit qu’il est né de l’union de Sémélé, fille du roi de Thèbes, et de Jupiter. Mais l’enfant grandira dans la cuisse de Jupiter après que sa mère fût foudroyée par ce dieu alors qu’il voulait lui montrer toute sa splendeur, et Sémélé la mortelle n’a pu résister à la lumière divine. Né d’un adultère, Junon, l’épouse de Jupiter, veut le supprimer. Bacchus mènera alors une jeunesse mouvementé et sera caché parmi les Nymphes sous diverses formes, tantôt en bouc, tantôt en jeune fille.

Vénus et Bacchus :

L’alliance de ces deux divinités symbolise l’amour bestiale et sauvage. En effet  Bacchus représente  les débordements causés par l’ivresse et Vénus symbole de l’amour. Il est donc possible de voir Vénus accompagné d’un bouc (attribut de Bacchus), ou bien le chevauchant  afin d’exprimer cet amour bestiale et sauvage.

Exemple de représentation :

ROSSO Foriento, Bacchus, Venus et l'Amour, v 1531, Huile sur toile, 209,5X161,5CM, Luxembourg.

ROSSO Foriento, Bacchus, Venus et l’Amour, v 1531, Huile sur toile, 209,5 X 161,5 cm, lien image MNHA,  Luxembourg.

     Dans cette oeuvre de Rosso Fiorentino, on peut observer quelques attributs de Bacchus comme la présence d’une couronne de vigne ou parfois de lierre. Il tient aussi une coupe de vin à la main et parfois un bâton, appelé le thyrse, surmonté d’une pomme de pin. Il peut être accompagné d’une panthère, d’un âne ou d’un bouc; mais aussi part les créatures des bois comme le satyre ou le faune.

Bacchus peut aussi être représenté comme un enfant, toujours accompagné d’un ou de ses attributs.

Attributs : couronne de vigne ou de lierre, vin, thyrse, panthère, âne, bouc, satyre, faune.

Sources antiques : Ovide, Métamorphoses (III).

 

Bibliographie/Webographie :

Theoi  Greek Mythology, ATSMA Aaron J. « Aphrodite loves1 », [en ligne]<theoi.com> (consulté le 13/04/2014)

Neptune

Qui est Neptune ?

     Fils de Saturne (dieu de l’agriculture et du temps) et Rhéa (une Titanide), Neptune – Poséidon pour les grecs- est le dieu des eaux vives, des mers et des océans.

Vénus et Neptune :

     Une fois que Vulcain a pris en flagrant délit d’adultère Vénus avec Mars, piégés sous le voile magique -voir la page consacrée à Mars-, les dieux qui les encerclent se moquent d’eux; et Vulcain pour se venger, refuse de les libérer avant d’avoir récupérer les cadeaux qu’il a fait pour se marier avec Vénus. Mais Jupiter -considéré comme un père pour Vénus-  n’en a que faire et s’en va.

Neptune, qui en voyant Vénus nue en est tombé amoureux, il intervient pour venir en aide à Vénus. Il propose de faire payer à Mars les cadeaux de mariage et se porte garant du respect de cet engagement. Dans le cas ou Mars ne paierait pas, Neptune s’engage même à payer et à épouser Vénus -ce qui ne serait pas pour lui déplaire-.

Finalement tout cela ne servit à rien puisque personne ne paya, mais Vulcain garda sa femme malgré tout; mais Neptune aura tout de même un enfant avec elle: Rhodé.

On retrouve Neptune a un autre moment de l’histoire de Vénus. Le navire d’Enée, après avoir quitté Troie, est pris dans une tempête. Vénus demandera à Neptune, dieu des eaux, d’offrir une mer clémente à son fils Enée afin de lui permettre d’atteindre le Latium. Neptune accèdera à sa demande.

Un exemple de représentation :

     C’est ce dernier épisode qui est représenté ici, Vénus demandant de l’aide à Vénus.

PERRIER, Vénus vient prier Neptune d'être favorable à Enée, huile sur toile, 98 x 133 cm, musée d'Epinal

PERRIER, Vénus vient prier Neptune d’être favorable à Enée, huile sur toile, 98 x 133 cm, musée d’Epinal, lien image

Vénus est parfaitement reconnaissable grâce à sa quasi nudité et Eros/Cupidon qui se trouve à ses côtés. Neptune quant à lui est représenté en homme barbu et  torse nu. Son attribut principal est le trident qu’il tient dans sa main. On le reconnaît aussi à la présence de coquillages à ses pieds et de la mer derrière lui.

Vénus est en train de parler et Neptune, la tête posée sur son poing, a le regard levé vers elle, à l’écoute.

Attributs : homme barbu, proximité de l’eau, trident.

Sources antiques : Ovide, Métamorphoses (II).

Bibliographie/Webographie :

Le grenier de Clio : Aphrodite, [en ligne], <http://mythologica.fr/grec/aphrodite.htm>, consulté le 30 mars 2014.

Catherine SALLES, « NEPTUNE, religion romaine », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 avril 2014. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/neptune-religion-romaine/

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

 

Célie Pernet.

Anchise

Qui est Anchise ?

     Anchise est un beau et jeune mortel, descendant de Tros, le fondateur de Troie.

Vénus et Anchise :

     Vénus l’aperçoit un jour qu’il se trouve sur le mont Ida avec son troupeau et en tombe amoureuse. Elle se pare de ses plus beaux habits et bijoux et se fait passer pour une mortelle afin de le séduire. Elle se fait passer pour la fille du roi de Phrygie et dit à Anchise qu’elle souhaite devenir son épouse. Anchise prépare une couche couverte de peau d’ours et de lion et l’y conduit. Le lendemain matin, elle lui dévoile sa véritable nature de déesse et lui annonce qu’ils auront un fils, Enée, promis à de grandes choses.

Elle ajoute qu’elle reviendra lui confier l’enfant quand il aura grandi, mais qu’il doit promettre de ne pas se vanter de son aventure auprès des autres hommes et de ne pas révéler qu’elle sera la mère de cet enfant, sous peine de subir la colère de Jupiter.

Un jour, alors qu’il était ivre avec les autres hommes du village, il raconta tout. Jupiter, pour punir le jeune homme de sa vantardise, le frappa d’un éclair et l’estropia.

Un exemple de représentation :

 CARRACHE Annibal, Vénus et Anchise, palais Farnèse, http://denudees.files.wordpress.com/2013/02/25-venus-anchise.jpg

CARRACHE Annibal, Vénus et Anchise, palais Farnèse, lien image

     Cette fresque du palais Farnèse représente la scène qui se déroule le lendemain matin. On distingue assez facilement Vénus : la femme au corps pratiquement nu et accompagnée d’un petit personnage ailé : Eros. L’homme en train de lui mettre sa chaussure est moins facile à identifier, mais si on regarde les détails du décor qui les entoure, on peut distinguer sur la gauche des vêtements et des bijoux accrochés à une chaise, qui font écho à ceux dont s’est parée Vénus pour séduire Anchise. De plus, une peau de lion dépasse du lit et retombe entre les pieds d’Anchise, rappelant la couche préparée par Anchise. Donc si au premier abord on ne reconnaît pas forcément le jeune homme, les détails de la scène nous éclair sur le mythe représenté.

 

Sources antiques : Virgile, Eneide (III).

Bibliographie/Webographie :

Theoi Greek Mythology : Aphrodite loves 2, [en ligne], <http://www.theoi.com/Olympios/AphroditeLoves2.html>, consulté le 28 mars 2014.

iversalis, « ANCHISE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 avril 2014. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/anchise/

 

Célie Pernet

Mercure

 

Qui est Mercure ?

     Mercure (Hermès pour les grecs), est le fils de Jupiter et de la déesse Maïa. Il est le messager des dieux et a d’autres fonctions qui diffèrent selon les affaires que lui confient les dieux, il est en quelque sorte leur serviteur. Il fourni et sert l’ambroisie – la boisson des dieux- à leur table et participait aux assemblées des dieux. Il a aussi pour rôle de conduire aux Enfers les âmes des morts avec sa baguette caducée.

Un exemple de représentation :

C. VAN LOO, Vénus et Hermès, 1748, h/t, http://www.sylvie-tribut-astrologue.com/tag/hermesmercure-et-aphroditevenus-par-van-loo-musee-du-prado-a-madrid/, © Musée du Prado.

C. VAN LOO, Vénus et Hermès, 1748, h/t, lien image, © Musée du Prado.

Van LOO, Vénus et Hermès.
Cette nous montre, d’une part, Vénus. Nous la reconnaissons à sa nudité quasi totale et à la présence de Cupidon dans la scène. Ce tableau nous permet d’observer les différents attributs de Mercure, afin d’apprendre à
l’identifier parmi les autres amants de Vénus dans les œuvres d’art.

Il y a d’abord le caducée, ce bâton sur lequel deux serpents sont enroulés, symbole de paix, mais aussi des messagers et des Héraults (officiers chargé d’annoncer publiquement les nouvelles).

On voit aussi qu’il porte aussi un chapeau à larges bords arrondis, symbole des voyageurs (dont il est, entre-autre, le protecteur) que l’on nomme pétase. Il porte des ailes sur son chapeau et à ses pieds, symbole de son rôle de messager et de sa rapidité.

Mercure et Vénus :

     Mercure tombe amoureux de Vénus, mais la déesse refuse ses avances.  Mercure se tourne alors vers son père. Zeus, pour aider son fils, enverra son aigle voler une sandale de Vénus alors qu’elle se baigne dans le fleuve Achéloos. Il donne ensuite cette sandale à Mercure. Le dieu offrira alors à Vénus de lui rendre sa sandale en échange de ses faveurs.

De leur union naîtra Hermaphrodite (Hermès et Aphrodite étant les noms grecs de ses parents).

Attributs : caducée, pétase, chaussure ailées.

Sources antiques : Ovide, Métamorphoses (I).

Bibliographie/Webographie :  

Dicoperso : Mercure, [en ligne], <http://www.theoi.com/Olympios/AphroditeLoves.html>, consulté le 28 mars 2014.

Insecula : Hermès, [en ligne], <http://www.insecula.com/contact/A003091.html>, consulté le  29 mars 2014.

Theoi greek mythology: Aphrodite loves 1, [en ligne], <http://www.theoi.com/Olympios/AphroditeLoves.html>, consulté le 29 mars 2014.

 

Célie Pernet.

Mars

Qui est Mars ?

     Du grec Arès, Mars est le Dieu de la guerre.

Mars et Vénus :

     Fils de Jupiter et Junon, Mars fait partie de la deuxième génération des dieux olympiens dont Apollon (dieu grec) et Mercure (du grec Hermes ; dieu messager) font également partie. De même, Mars a pour compagnon Crainte (du grec Deimos) et Terreur (du grec Phobos), qui est l’esprit de la guerre, cruel et agressif.

Durant la guerre de Troie, notre dieu affronte la déesse Minerve (du grec Athéna), ennemie des Troyens dont il est l’allié. Minerve réussit à blesser Mars en prenant l’apparence du chef grec des troyens pendant cette guerre, Diomède. De plus, Minerve, lors de cette attaque, blesse également Vénus, qui est accompagnée de son fils Enée, fruit d’une union avec Anchise.

La déesse Minerve est la personnification de la guerre sous sa forme dite « positive », c’est-à-dire qu’elle est la défenseure des arts. A l’inverse, Mars est l’incarnation par excellence de la violence et de l’agressivité.

Notre dieu, aussi violent soit-il, protège de toutes ses forces son fils brigand qui pille et vole les pèlerins de Delphes: Cygnos, contre l’attaque d’Hercule (héros grec) accompagné de Minerve, mais en vain. Il se fera à nouveau blesser par Minerve.

Cependant, Mars n’est pas d’un caractère à se laisser abattre et à renoncer aussi facilement. D’autant plus qu’il est amoureux de la belle Vénus. En effet, Mars est l’un des nombreux amants de la déesse. Cette histoire d’amour interdite et au combien paradoxale entre, d’une part, la déesse de l’amour et d’autre part,le dieu de la guerre, entre la paix et la violence, est racontée par Homère mais également par Ovide, ainsi que beaucoup d’autres auteurs. De plus, de nombreuses représentations et notamment pompéienne les représentent souvent ensemble. Ce un couple qui connait un certain succès dans l’histoire des images, puisqu’il permet aux artistes de représenter des éléments érotiques comme une belle femme nue, ainsi que l’histoire d’un amour comprenant beaucoup de sous-entendus philosophiques.

De plus, à Rome Mars est connu comme le père fondateur de la cité qui engendra Romulus et Rémus. Il serait aussi associé au printemps qui intègre l’idée de retour à la guerre.

Enfin, de cette union interdite naîtra Harmonie. En effet, si Vénus est la déesse de l’amour et lui de la guerre, ces deux divinités représentent des principes opposées et leur union et le symbole de ces deux principes, c’est-à-dire d’une concorde discordante ou une discordance concordante. Selon les théories de l’Antiquité, l’union de Mars et de Venus donnerait naissance d’harmonie, donc de l’harmonie du monde. Cette doctrine de la concorde et discordance, est exposé pour les auteurs grecs Pythagore et Héraclite; le monde naturelle dans lequel on vit, vie grâce au rapport conflictuelle de ses quatre éléments:  l’air, l’eau, la terre et le feu, incarnant le rapport perpétuel d’opposition se combinent de façon harmonieuse. De plus, Vénus déesse de la génération et est exalté en tant que telle par Lucrèce, De la nature, poème dans lequel Vénus est célébré en tant que déesse qui précède à l’harmonie du monde.

Plusieurs exemples de représentations :

Marteen Van HEEMSKERCK, Mars et Vénus attrapés par Vulcain, 1540, h/t, http://www.khm.at/nocache/fr/rechercher/?tx_solr%5Bq%5D=heemskerk&id=2546&L=5.

Marteen Van HEEMSKERCK, Mars et Vénus attrapés par Vulcain, 1540, h/t, lien image.

     D’après le mythe racontait par Ovide dans le livre IV des Métamorphoses, les deux amants furent découvert par Apollon qui va le répéter à Vulcain. Apollon dévoile aussi cette histoire aux Dieux olympiens, si bien que Vulcain fabrique un filet magique pour punir Vénus et Mars, les humilier en faisant en sorte que qu’ils soient emprisonné dans celui-ci, pour mieux les exposer à la tribune des Dieux olympiens, c’est-à-dire l’assemblée générale.

C’est une histoire comique qui est représenté assez souvent par les artistes comme Van Heemskerck peintre hollandais, puisqu’ils sont attrapés et montrés aux Dieux qui se moquent d’eux. Dans les illustrations illustrés d’Ovide ont retrouve cela, mais aussi a la Renaissance de nombreuses illustrations des Métamorphoses qui montre toujours ce même moment.

 WTEWAEL Joachim, Mars et Vénus surpris par les dieux, 1610 1614, Huile sur argent.

WTEWAEL Joachim, Mars et Vénus surpris par les dieux, 1610 1614, Huile sur argent, lien image wikicomons.

Joachim Wtewael, peintre également hollandais, peint cette scène risible mais au combien embarrassante pour nos deux amants.

BOTTICELLI, Venus et Mars, c.1483

BOTTICELLI, Venus et Mars, c.1483, tempera sur panneau de bois, National Gallery, UK, lien image National Gallery

     Dans ce dernier exemple de représentation, Vénus s’éloigne de l’iconographie traditionnelle puisqu’elle est habillée et porte une chemise de jour portée à l’époque de Botticelli, dès lors il est difficile d’identifier Vénus. Son identification se fait seulement après celle de Mars. On voit que le couple divin est entouré par quatre petits satyres qui jouent avec les armes de Mars et dérangent son sommeil.

Ces petits satyres sont liés aux pulsions sexuelles et sont également des divinités liées au bois et à la terre, moitié homme et moitié bouc, représentant les pulsions bestiales de l’homme, les pulsions sexuelles de l’homme. Ce personnage est associé a Vénus dans l’Antiquité puisqu’elle est la déesse de l’Amour –Qui est Vénus ?Dans le tableau de Botticelli, nous avons donc des petits satyres incarnant ces énergies invisibles qui circulent dans la nature, l’anime, symbolisant la vie.

De plus, Mars qui est endormi semble très agité par des rêves, probablement érotiques. Vénus quant à elle attend son réveil. De plus, le coquillage ici présent est un des nombreux attributs de Vénus et est le symbole traditionnel du sexe féminin -Attributs de Vénus.

Pour finir, les historiens de l’art ont pensé que l’œuvre de Botticelli a peint cette oeuvre pour l’occasion d’un mariage, puisque cette peinture orne un cassoni (coffre de mariage). De plus, Mars est adossé à un arbre auquel y figure une ouverture et de celle-ci des guêpes sortent.

Ces guêpes jouent un rôle narratif dans le tableau. L’agitation est due au bruit produit par le petit satyre qui pousse les guêpes à sortir. Ces satyres sont en train de susciter, de provoquer le danger. Cela ajouterait au tableau une sorte de violence morale, cachée dans l’ombre en nous mettant en garde sur l’amour passionnel  qui est très dangereux et surtout irrationnel.

 

Attributs : armes, chien.

Sources : Homère, Iliade V ; Odyssée VII. Ovide, Métamorphoses IV. Lucrèce, De la nature.

Bibliographie/Webographie :

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Le grenier clio. Mars. {En ligne} <http://mythologica.fr/grec/ares.htm&gt; (consulté le 21/03/2014).

Dico perso. Mars. {En ligne} <http://www.dicoperso.com/term/adb0aeb1acaba75a,,xhtml> (consulté le 03/04/2014).

Caroline Cohen.

 

Vulcain

Qui est Vulcain ?

     Du latin Vulcanus et du grec Héphaïstos, Vulcain est un dieu forgeron, maître du feu et protecteur des artisans.

Vénus et Vulcain :

     Selon la tradition, Vulcain serait le fils de Jupiter (du grec Zeus) et de Junon (du grec Héra), bien que certaines sources le disent né de Junon seule. Vulcain étant un dieu forgeron, il est le plus souvent représenté dans sa forge, sale, vieux, le corps usé par son travail très physique. Son apparence s’apparente à celle d’un artisan coiffé du pilos, c’est-à-dire d’un bonnet rond. Son habit est le plus souvent une tunique courte et large resserrée à la taille. Dans les représentations,il est souvent en train de se servir de son marteau ou de l’un de ses autres accessoires de forgeron et de travailler le métal.

Mathieu et Louis Le Nain, Vénus dans la forge de Vulcain, 1641, h/t, 150 x 116,8 cm, Reims, Musée Saint-Denis.

Mathieu et Louis Le Nain, Vénus dans la forge de Vulcain, 1641, h/t, 150 x 116,8 cm, lien image, Reims, Musée Saint-Denis.

De plus, il se distingue des autres dieux par sa boiterie, dont plusieurs explications sont données. Une première raison voudrait qu’il soit né boiteux, ce pourquoi Junon l’aurait rejeté et exilé en dehors de l’Olympe. Par la suite, Vulcain se serait vengé de Junon en lui fabricant un trône et en le lui offrant. Celui-ci étant magique, une fois sa mère assise, le trône la garda prisonnière. Cependant, le dieu Bacchus (du grec Dionysos), fils de Jupiter et de Sémélée, réussit à ramener Vulcain sur le mont Olympe. Une fois arrivé, il délivra Junon de son siège. Une deuxième raison nous est donné à travers divers récits qui, à l’inverse, mettent en avant un Jupiter en colère contre Junon. Vulcain, en voulant protéger sa mère, se serait attiré les foudres de son père. Celui-ci le bannit de l’Olympe en le lançant en dehors. Vulcain se serait alors fait soigné par des nymphes à Lemnos.

Malgré son apparence peu envieuse et son handicape, Vulcain est – paradoxalement – l’époux de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté. Selon les sources antiques, Jupiter, vexé de l’indifférence de Vénus à son égard et n’ayant pas réussi à se faire aimer de la Déesse, la punit en lui donnant pour époux Vulcain.

Un exemple de représentation : 

TINTORET , Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1550, Alte Pinakothek, Munich

TINTORET , Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1550, Alte Pinakothek, Munich

     Cette oeuvre de Tintoret est très célèbre, d’autant plus que l’historien de l’art Daniel Arasse dans son ouvrage On n’y voit rien. Descriptions, parut en 2005, fait une hypothèse tout à fait intéressante sur ce tableau.

En effet, pour lui le contexte de cette scène est davantage comique que morale. Si l’on observe cette composition, nous nous apercevons rapidement que Vulcain, ainsi que Mars sont ici tournés en ridicule. Ce mari trompé par Vénus, ne se rend pas compte que Mars est encore dans la pièce, caché sous le lit malgré les aboiements du chien symbole de la fidélité, mais dans ce cas symbole d’un amour adultère. Vulcain ne voit rien, ou du moins il ne voit qu’une chose, ce qui est en train d’être dévoilé à ses yeux, c’est-à-dire le sexe de sa femme.

L’explication de Daniel Arasse quant au miroir placé dans le fond de l’oeuvre est assez convaincante. Il nous dit que ce miroir nous montre le futur, ce qui va se passer juste après ce que nous voyons au premier plan. Ce miroir ne reflète pas le moment présent puisque les jambes de Vulcain sont dans la glace toutes les deux sur le lit, or ce n’est pas le cas, car Vulcain est tout juste en train de monter sur le lit pour rejoindre sa dulcinée. En effet, il semble aveuglé par le sexe de sa femme et se hisse sur le lit excité comme un satyre. Ainsi, Tintoret réussit à dépasser les sculpteurs en prouvant que la peinture est elle aussi capable de montrer un corps en trois dimensions, voir même d’aller plus loin en démontrant que la peinture est l’égale de la sculpture, et même la surpasse en présentant, comme c’est le cas ici, une dimension à la fois spatiale, mais également temporelle. Ce peintre de la Renaissance italienne donne une réponse au conflit qui règne entre les peintres et les sculpteurs, conflit appelé paragone.

De plus, pour cet historien de l’art, la présence de ce vase dans le tableau est ironique. Tintoret la représenté vide, transparent et placé près d’un amour endormi : Eros. Or, nous savons que le vase fait allusion au corps féminin et à la fécondité. La proximité entre Eros et ce vase vide peut suggérer la question de l’amour entre Vénus et Vulcain c’est-à-dire un amour éteint, absent, endormie dans le cas de Vénus malgré les pulsions du vieillard.

La présence de Mars indique le fond de la scène et amène le regard vers la forge de Vulcain. En effet, c’est par cette porte que Vulcain est entrée dans la pièce. La forge est le lieu où se trouve les fours ; or dans notre tableau, le four est vide et éteint, ce qui semble vouloir nous dire que Vulcain a beau s’agiter, leur amour est éteint, du moins pour notre déesse, cela pouvant expliquer son expression de gêne et de dégoût. Ainsi, le vase vide, Eros endormi et le four éteint sont autant de signes qui nous indique un amour mort.

Attributs : bonnet, outils de forge.

Sources : Homère, Iliade. Virgile, Enéide.

 

Bibliographie/Webographie :

ARASSE D., On y voit rien. Descriptions, Paris, Folio essais, 2005.

AGHION  I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

Le grenier de clio. Vulcain. {En ligne} <http://mythologica.fr/grec/hephaistos.htm&gt; (consulté le 29/03/2014).

Dico perso. Vulcain. {En ligne} <http://www.dicoperso.com/term/adaeaeb1acaba660,,xhtml> (consulté le 30/03/2014).

Caroline Cohen.