Les attributs de Vénus

     Il sera question dans cet article de rassembler les nombreux attributs de Vénus et tenter d’en donner une explication ou interprétation. Les attributs sont des objets, des plantes, des animaux qui représentent  un symbole  et qui sont en lien avec la vertu du personnage en question. Il sont parfois très nombreux, comme dans notre cas,  et nous aide dans l’iconographie à donner une interprétation et un sens. Ils apparaissent et sont ajoutés suivant les époques.

La couronne d’or :

     Dans la source, L’hymne d’Homère à Venus : « Je chanterai la belle Vénus à la couronne d’or », la couronne d’or qui est considéré comme le premier attribut de Vénus.

Les fleurs et la perle :

     Si Vénus est la déesse de l’amour et de la beauté, elle est également la déesse printanière En effet, le printemps est une saison bien connue pour être celle des amours. Il parait alors tout naturel que cet élément lui soit décerné, d’autant plus, le printemps est le symbole même de renaissance et ainsi de régénération. Cette renaissance est liée en partie à la nature, qui après plusieurs mois d’hibernation renaît, les premiers bourgeons apparaissent, les fleurs éclosent (etc.). De plus, l’acte de fécondation symbolique qui a fait naitre Vénus est liée a la saison du Printemps qui comme nous venons de le voir est une saison liée au réveil de la nature.

De ce fait, certaines fleurs sont des attributs de Vénus. La rose rouge, emblème de l’amour y est bien sûr présente et en transformant le mot on y découvre Eros.

La marguerite est très importante également puisque cette fleur fait allusion au nom de Vénus. En effet, en latin margaris veut dire perle, or la perle est aussi un attribut de notre déesse de la Beauté soulignant ainsi son aspect érotique. La perle représente à la fois l’idée de fécondité et de pureté.

La myrte fait également partie des fleurs accompagnant la Vénus sous forme de couronne ou de ceinture de myrte. Elle est, elle aussi, a nouveau en lien avec l’amour puisqu’elle est le symbole d’amour et du désir.

BOTTICELLI, La naissance de Vénus, v.1485, tempera, 184,5X285,5 cm, Gallerie des offices, Florence (Italie)

BOTTICELLI, La naissance de Vénus, v.1485, tempera, 184,5X285,5 cm, Gallerie des offices, Florence (Italie)

Le coquillage :

     Le coquillage est un symbole de l’Antiquité qui renvoie au sexe féminin, car certains coquillages ont par leur forme une ressemblance avec celui-ci. De plus, dans le mythe de La naissance de Vénus, elle transporté par les eaux dans un coquillage, telle une perle.

La pomme : L’attribut de la pomme apparait dès l’Antiquité. Elle était aussi présente sur la monnaie romaine avec Vénus Victrix qui tenait une pomme. Mais sans doute cette pomme renvoie au trophée donné par Pâris dans le Jugement de Pâris, afin de la désigner comme étant la plus belle des femmes.

Vénus D'Arlers , Musée du Louvre, [en ligne]

Vénus D’Arlers , Musée du Louvre, [en ligne]

La colombe :

Il est l’oiseau de la Vénus et c’est au  Moyen-âge qu’il prend le symbole de la luxure. Ainsi la Vénus accompagné de cet oiseau blanc souligne l’amour et les désirs charnels.

Dans les Métamorphoses D’Apulée au livre VI , il indique qu’elles étaient au nombre de quatre et élevaient le char de la Vénus.

SUSTRIS , Vénus et l'Amour  Paris, musée du Louvre  (Inv. 1978)

SUSTRIS , Vénus et l’Amour
Paris, musée du Louvre
(Inv. 1978) [en ligne]

Le cygne :

Le Cygne apparait dans les Métamorphoses d Ovide au livre X. On sait seulement qu’il est l’animal qui fût attelé au char de Vénus.

PISTOXENOS,  Médaillon d'un kylix, Aphrodite sur son cygne v. 460 av JC, British museum  [en ligne]

PISTOXENOS, Médaillon d’un kylix, Aphrodite sur son cygne v. 460 av JC, British museum [en ligne]

 Les attributs de la Vénus ne sont pas seulement composés d’objets, de plantes et d’animaux. De nombreuses représentations figurent des personnages accompagnant la déesse et qui constituent un attribut de celle-ci.

Les Grâces où Charités :

     Pour les philosophes platoniciens et néoplatoniciens actifs à Florence dans les dernières années du XVe siècle -Ficin étant le chef d’école- les Grâces où Charités sont avant tout un symbole de la Renaissance, mais également les suivantes de Vénus.

En effet, les trois Grâces sont les suivantes et compagnes de Vénus, elles sont d’ailleurs très souvent représenter en train d’aider Vénus à faire sa toilette. Les néoplatoniciens florentins, pensent que l’unité de Vénus s’exprime dans la trinité des Grâces, dès lors elles seraient une expression de Vénus, incarnant et matérialisant trois aspects de la déesse.

Selon l’iconographie Antique, la pose que prennent ces trois personnages dans les représentations picturales ou sculpturales, voulaient suggérer le concept d’équilibre en rapport avec l’idée de libéralité, c’est-à-dire entre l’acte de donner et l’acte de recevoir. Mais pas seulement, puisque c’est aussi en rapport avec l’amour. Si l’on en croit  les interprétations néoplatoniciennes, les Grâces incarnent trois caractéristiques de Vénus, trois concepts qui sont : la Chasteté, la Beauté et la Volupté.

Ainsi, les trois Grâces étant les trois suivantes de Vénus, dès lors acquièrent ses attributs tels que la myrte, la pomme, la rose, collier de perle… Mais également le statut de déesse de la Beauté.

RAPHAEL, Les Trois Grâces, 1503-08, Musée Condé, http://www.domainedechantilly.com/domaine-de-chantilly/musée-condé-château/galeries/chefs-doeuvre/les-trois-grâces.

RAPHAEL, Les Trois Grâces, 1503-08, Musée Condé, lien

Eros

     Eros est ce petit garçon ailé qui accompagne très souvent la Vénus. Il est considéré comme étant son fils, et il est souvent nominé « Cupidon ». C’est un personnage complexe qui représente l’amour charnel, mais il peut aussi représenter l’amour céleste sous d’autres formes et suit donc la pensée néo-platonicienne.

LOTTO Lorenzo, Venus et Cupidon , s.n, new York Metropolotan Museum of Art [en ligne]

LOTTO Lorenzo, Venus et Cupidon , s.n, new York Metropolotan Museum of Art [en ligne]

Bibliographie/Webographie :

Cours d’Iconographie Profane à l’Université Panthéon-Sorbonne.

AGHION I., BARBILLON Cl. et LISSARRAGUE L., Héros et dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, 2012.

De TERVARENT Guy, Attributs et symboles dans l’art profane [en ligne] <http://books.google.fr/books?id=s_BnmrAKRRUC&pg=PA364&lpg=PA364&dq=attribut+pomme+V%C3%A9nus&source=bl&ots=Zs_hBVMG-r&sig=OnRZRgBTKS5GeA6pK-FAzWZyrKU&hl=fr&sa=X&ei=EO9KU_fjBsva0QX854GgDA&ved=0CDoQ6AEwAQ#v=onepage&q=attribut%20pomme%20V%C3%A9nus&f=false&gt; p. 107-134-366> (consulté le 13/04/2014).

Caroline Cohen et Marine Auffray.